Moyen-Orient: Israël-Palestine de 1988 à 2012

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Le Moyen-Orient à travers les publications du MRAP 2ème partie: Israël Palestine 1988 2012

L'Intifada

Différences n°119 aoüt 1991

En 1987 éclate la première "révolte des pierres" ou "Intifada", Différences titre: "Gaza et Cisjordanie; un peuple étouffe" et analyse:
"la communauté internationale doit prendre des initiatives politiques afin d'aider les Palestiniens et les Israéliens à se rapprocher un peu, et à entamer un dialogue. Il est urgent qu'ils puissent se parler et réfléchir à une solution politique globale, sinon ce conflit risque de s'enfoncer davantage dans l'incompréhension et le drame."
Différences n°75: (p5) (voir le document)
"Les conséquences de la révolte des territoires occupés et de la répression brutale contre les Palestiniens agissent en ondes de choc. En Israël, bien sûr, mais aussi dans toutes les communautés juives":
Différences n°76: (p5) (voir le document)
Différences exprime ensuite son regret de voir repoussée une tentative pacifique palestinienne:
"D'Athènes devait, en février, partir un bateau de paix. Il aurait dû ramener quelques dizaines d'exilés palestiniens sur leur terre. La main tendue par les Palestiniens n'a pas été prise.".
Et dans le même numéro condamne tous les recours au terrorisme:
"NON AUX ATTENTATS : Après l'attentat perpétré le 7 mars dernier dans le désert du Néguev contre les civils israéliens et qui a causé la mort de six personnes, le MRAP manifeste sa totale réprobation. Il renouvelle sa condamnation de tous les actes sanglants qui, tentant de résoudre des conflits par la voie du terrorisme, ne peuvent évidemment servir la cause au nom de laquelle ils se prétendent commis et ne font que retarder le processus par lequel doit s'engager la construction dela paix"
Différences n°77: (p9) (voir le document)
Toujours en 1988 Différences titre: "C'est l'impasse. Une répression qui se développe de plus en plus largement, une résistance qui se durcit, un bilan qui s'alourdit. Il n'y a, clairement, de solution que politique" et écrit plus loin: "L'espoir est ailleurs. A Bruxelles, personnalités israéliennes et palestiniennes se retrouvaient pour un autre avenir que la répression et l'implosion."
Différences n°78: (p4) (voir le document)
A la fin de cette année 1988, Différences se félicite d'une amorce de progrès:
"A Genève, en cette fin d'année, la paix avait rendez-vous avec les peuples du Proche-Orient. Un pas décisif a été franchi par les dirigeants américains: le 15 décembre, changeant d'orientation en quelques heures, ils se sont déclarés prêts à «engager un dialogue substantiel» l'OLP, à laquelle ils déniaient jusque-là toute représentativité."
Différences n°82: (p3) (voir le document)
Différences n°84: (p3) (voir le document)
Israël Palestine: les chances de la paix titre Différences:
"En Israël, l'opinion publique évolue: le dialogue avec l'OLP n'est plus un tabou absolu. Du café des Palestiniens, les prises de position se multiplient pour la recherche d'une solution politique en vue d'accéder à l'autodétermination. Les chances de la paix, pour réelles qu'elles soient, risquent de capoter si l'extrémisme l'emporte."
Différences n°91: (p3) (voir le document)
Le MRAP s'inquiète de l'orientation d'Israël:"à droite toute", et écrit :"L'engrenage qui se met en place est inquiétant. Les peuples israélien et palestinien, ceux des pays voisins risquent une fois encore de payer l'addition. Et celle-ci, au fil des ans, révèle de plus en plus lourde."
Différences n°103: (p4) (voir le document)
Malheureusement l'espoir d'une solution pacifique s'éloigne:
"ISRAËL-PALESTINE BLOCAGE Consternation. Aucun signe réel ne semble amorcer un dialogue entre les parties en conflit pour appliquer le Droit et revenir à la Raison. Et préparer la Paix.
Différences n°117: (p4) (voir le document)
Différences publie un numéro spécial: "Israël Palestine: donnez une chance à la paix." L'éditorial déclare:
"L'urgence de la paix exige de faire coïncider, par des actes, éthique et réalisme, Droit et politique, lutte et dialogue. La finalité immédiate étant de commencer à réaliser ce qui paraît, en toute logique humaine, la seule manière lucide de concevoir l'avenir: comment les peuples israélien et palestinien vont-ils vivre ensemble sur la terre de la Palestine historique dans des frontières respectives sûres, reconnues, protégées par la communauté internationale?"
Droit et Liberté n°119 août 1991: (voir le document)
Lors de son congrès de 1992, le Mrap condamne l'intransigeance du gouvernement israélien:
"L'ouverture de la Conférence de Madrid a suscité quelques espoirs de retour à la Paix. Force est de constater qu'à ce jour, le processus est bloqué et la négociation plutôt dans l'impasse.": "L'intransigeance du gouvernement israélien s'est traduite: par son refus d'admettre à la table de la négociation une véritable représentation du peuple palestinien.....par sa détermination d'empêcher toute négociation sur le fond....par son mépris de la légalité internationale (Convention de Genève) dans les territoires occupés où il mène depuis longtemps une politique cruellement répressive"
Différences n°126: (p4) (voir le document)

Les accords d'Oslo

Le 13 septembre 1993, sont signés à Washington les "accords d'Oslo" qui définissent les étapes d'un processus de paix israélo-palestinien, le MRAP se réjouit de cette avancée tout en restant conscient du chemin restant à parcourir:
"Le 13septembre 1993, après un demi-siècle de sang, de plomb et de larmes, le dialogue des armes s'est tu...Cet accord historique, n'aurait pas été possible sans les efforts tenaces des partisans et artisans de la paix, de l'amitié et de la reconnaissance des droits légitimes du peuple palestinien à avoir une terre, un Etat; du peuple israélien à vivre en sécurité. Le MRAP en fut."
Différences n°145: (voir le document)
Mais l'espoir reste fragile et en mars 1995, J.J. Kyrkiacharian écrit:
"Il faudrait que le gouvernement israélien, dont la popularité décline, décide de prendre en compte au moins quelques-unes des demandes palestiniennes, conformes aux Accords d'Oslo et du Caire. Sinon, l'espoir de la paix serait compromis."
Différences n°161 (p5): (voir le document)
En juillet de cette même année, Isabelle Avran veut rester optimiste:
"Les espoirs de paix soulevés en septembre 1993 ont-ils une chance de renaître? Oui, répond Isabelle Avran, journaliste et secrétaire générale de l'association FrancePalestine, si l'Europe et les Nations-Unies s'en mêlent."
Différences n°165 (p4): (voir le document)
Dans ce même esprit d'optimisme, Différences publie un reportage sur une expérience encourageante de cohabitation à Haïfa:
Différences n°168 (p4): (voir le document)
Le 4 novembre 1995, Itzhak Rabin signataire des accords d'Oslo est assassiné par un extrémiste Israélien, le MRAP publie un communiqué:
"Halte aux ennemis de la paix et de l'amitié entre les peuples": « C'est avec consternation et indignation que le MRAP apprend l'assassinat de Monsieur Rabin. Ainsi les assassins de la paix ont frappé une fois de plus avec l'intention affichée de faire capoter le fragile processus de paix. En assurant la famille de Monsieur Rabin et ses proches de ses sentiments d'horreur et de colère et en exprimant ses condoléances, le MRAP forme l'espoir que le peuple israélien et le peuple palestinien sauront déjouer le complot des ennemis déclarés de la paix."
Différences n°169 (p5): (voir le document)
En 1996, le MRAP condamne les attentats perpétrés en Israël:
"Un nouvel et horrible attentat suicide vient d'être perpétré à Tel-Aviv et porte ainsi à 60 morts et 219 blessés le nombre des victimes. Le MRAP condamne de toutes ses forces ces actes lâches et odieux. Notre mouvement dénonce une fois de plus le recours au terrorisme dans une région qui a connu, depuis cinquante ans, tant de souffrances. Le but des criminels est clair: au-delà des morts et des blessés, il faut abattre Shimon Peres et Yasser Arafat, rendre impossible la poursuite du processus de paix tel qu'il est engagé."
Mais le MRAP veut rester optimiste par la voix de Eliane Benarrosh qui rend compte de la tenue du colloque international "Jerusalem, capitale de la Paix".
Différences n°173 (p5): (voir le document)

Durcissement d'Israël

Mais la situation évolue vers un durcissement de la politique d'Israël qui inquiète le MRAP:
"Le MRAP partage les inquiétudes que suscite l'arrivée de la nouvelle équipe au pouvoir en Israël et les incidences sur le processus de paix. Cette inquiétude est d'autant plus justifiée que le nouveau Premier ministre, Benyamin Netanyahou, n'a fait aucun geste dans le sens de l'apaisement, bien au contraire. L'entrée de Sharon au gouvernement et les attributions qui lui sont confiées ne constituent pas non plus un facteur d'apaisement. Pour leur part, les Etats-Unis, qui peuvent infléchir la politique israélienne vers la paix, font preuve d'une grande prudence malgré leur attachement aux accords d'Oslo. Les personnalités et organisations représentatives se doivent de mener une campagne auprès des gouvernements européens pour sauver le processus de paix. Pour sa part, le MRAP mettra tout en œuvre pour que sept mois après l'assassinat de Rabin qui voulait permettre à Israël de sortir des territoires occupés, son meurtrier ne puisse triompher dans sa cellule."
Dans le même temps, Eliane Benarrosh recueille les propos d'un représentant de l'OLP qui déclare entre autre:
"La vie quotidienne des Palestiniens, c' est le bouclage, une économie paralysée, 80% de chômage ... Il faut le dire et le faire savoir:quand on parle de bouclage, il ne s'agit pas seulement d'une interdiction d'accès aux territoires israéliens ou à Jérusalem annexée, mais aussi de séparer la Cisjordanie de la bande de Gaza, ce qui est contraire aux accords intérimaires et crée une situation désastreuse...Le bouclage entretient et aggrave la frustration de la population palestinienne, c'est une vraie catastrophe!" Différences n°177 (p1 et 2): (voir le document)

En 1997 le MRAP relaie une initiative de personnalités israéliennes et palestiniennes qui affirment:
"Jérusalem est à nous, Israéliens et Palestiniens, musulmans, chrétiens et juifs. Notre Jérusalem est une mosaïque de toutes les cultures, de toutes les religions et de toutes les époques qui ont enrichi la ville, de l'antiquité à nos jours.....Notre Jérusalem doit être la capitale des deux Etats qui doivent vivre côte à côte dans ce pays: Jérusalem-Ouest la capitale de l'Etat d'Israël et Jérusalem-Est la capitale de l'Etat de Palestine.":
Différences n°185 (p5): (voir le document)
J.J. Kirkyacharian dénonce "un scénario monstrueux : Les provocations répétées du gouvernement israélien, sa politique générale de chantage, ont rendu impossible la poursuite du processus de paix" et s'inquiète de la coopération militaire entre turcs et israéliens;
Différences n°187 (p7): (voir le document)
La dégradation de la situation amène J.J. Kirkyacharian à écrire: "Proche-Orient: là ou l'espoir s'effondre..; Depuis l'assassinat de Rabin et l'arrivée au pouvoir de Netanyahou, les mauvaises nouvelles affluent. Aggravation continue, avec depuis quelques semaines, une accentuation. Qui peut profiter de la politique du pire? Certainement pas les peuples, mais sans doute les puissances économiques et militaires qui aspirent à exercer un contrôle total dans la région: en premier lieu Israël, la Turquie, les Etats-Unis ..."
Différences n°189 (p6): (voir le document)
Rendant compte d'une action de solidarité avec la Palestine à Jérusalem est, Alexandrine Vocaturo et Yves Marchi annoncent la parution d'un numéro spécial de Différences: Paroles Palestiniennes.
"Ce séjour nous a permis d'entrer en contact avec des acteurs de la vie associative palestinienne qui vivent à Jérusalem-Est ou dans les Territoires autonomes. Du statut de Jérusalem au retour des réfugiés, de la question des prisonniers politiques à celle des colonies, questions dont la solution est capitale pour l'avenir de la paix, des droits de l'homme au problème de l'eau ou aux micro-projets, nous avons essayé par une série de propos recueillis de présenter les attentes, les questionnements, les déceptions, mais aussi les espoirs de tous ceux que nous avons rencontrés. Sans oublier leurs propositions souvent constructives..." Différences n°213 (p2): (voir le document)
Le numéro spécial "Paroles Palestiniennes" dénonce: "En créant une situation radicalement nouvelle,la révolte des pierres a fait évoluer les positions tant israéliennes que palestiniennes, et les accords d'Oslo ont fait naître un grand espoir. Cependant de remises en cause en concessions, de blocages en reculs, de calculs électoraux en renoncements, les attentes d'une population palestinienne - dont les conditions de vie se dégradent - ont fini par être déçues. Dans une économie palestinienne qui dépend à 80 % d'Israël, le taux de chômage, en Cisjordanie et Gaza, est passé de 18 à plus de 34 %. entre 1993 et 1997" >br /> Puis revient sur les grands problèmes: l'eau, les colonies, la confiscation des terres, Jérusalem...
Différences n°214: (voir le document)

Devant l'échec des pourparlers de Camp David entre israéliens et palestiniens, Le MRAP communique:
"Pour une paix sérieuse et durable entre Israël et la Palestine : reprendre et achever le processus amorcé...Malgré quelques pas en avant, les pourparlers de Camp David n'ont pas abouti au résultat tant attendu: la paix entre Israël et la Palestine....C'est pourquoi le Mrap demande que l'Union européenne prenne l'initiative de proposer une rencontre sur le sol européen afin d'y poursuivre la recherche d'une paix sérieuse." Différences n°221 (p2) : (voir le document)
Dans l'éditorial du n°229 en 2001, Mouloud Aounit écrit:
"Depuis son élection, Ariel Sharon a fait savoir qu'il ne renonçait à aucune colonie israélienne des territoires occupés depuis 1967, ni à Jérusalem dans son ensemble, ni à céder à un éventuel Etat palestinien plus de la moitié de la Cisjordanie...Cette politique est un désastre pour les deux peuples. Terrible aveuglement que de ne pas voir que l'avenir de la sécurité d'Israël est indissociable des droits du peuple palestinien à une terre, un Etat,...Il est urgent de sortir de l'engrenage. Il faut refuser de se laisser tirer par l'histoire vers l'arrière, vers la répétition, pour au contraire comprendre que l'histoire est un mouvement vers l'avant, vers le nouveau. Ce nouveau ce sont deux peuples, deux Etats, vivant dans l'association, puis l'amitié librement et patiemment construite. L'Europe a devant elle désormais une responsabilité immense; elle a les moyens politiques, économiques, diplomatiques et juridiques pour imposer la paix. Et le Mrap pèsera pour que la France joue son rôle."
Différences n°229 (p3): (voir le document)