Liberté pour Abdullah Öcalan

Abdullah Öcalan, le leader de la résistance kurde, a été enlevé par les services secrets turcs en 1999 au Kenya. Il est condamné à mort mais sous la pression internationale, sa peine est commuée en réclusion à perpétuité. Depuis il est emprisonné, à l’isolement, sur l’île d’Imrali, en mer de Marmara. Au cours des 10 dernières années, M. Öcalan n’a été autorisé à recevoir que quelques visites de sa famille et de ses avocats. Cette pratique, en violation des Conventions internationales touche aussi les quelque 10.000 prisonniers politiques actuellement dans les prisons turques.

Après plus de 30 années de guerre, un processus de paix avait été engagé le 21 mars 2013 entre deux comités représentant respectivement l’État turc et le peuple kurde représenté par Öcalan et aboutissant le 28 février 2015 aux accords de Dolmabahçe, accord considéré comme historique. Or, Erdogan a rompu les négociations en cours et lancé une véritable machine de guerre contre le peuple kurde et tous ceux qui préconisent une solution politique. Des villes kurdes ont été rasées, des milliers de civils massacrés. Des milliers de militants politiques kurdes ont été arrêtés, parmi eux de nombreux élus, dont 17 co-maires ; 25 co-maires ont par ailleurs été destitués de leur mandat, remplacés par des administrateurs désignés par le gouvernement, comme les maires désignés par les préfets sous le régime de Vichy en France. Parmi les personnes détenues figurent les deux co-présidents du HDP, Selahattin Demirtaş et Figen Yuksekdag.

La guerre anti-kurdes ne s’arrêtent pas aux frontières de la Turquie : Erdogan, soutenu par une armée de mercenaires djihadistes, a envahi, saccagé et occupé une partie du Rojava (nord de la Syrie), massacrant des milliers de civils et se livrant à une véritable campagne de nettoyage ethnique notamment à Afrin.
Contrairement aux accusations d’Erdogan, Öcalan ne réclame pas pour le Kurdistan une séparation d’avec la Turquie mais un confédéralisme démocratique respectant les droits politiques et culturels du peuple kurde défini dans sa « feuille de route pour la paix » présentée en avril 2015.
Le MRAP ne cesse de répéter qu’il ne peut y avoir ni paix ni démocratie en Turquie sans une solution politique dans le respect légitime des droits du peuple kurde, ceci passant par la reprise des négociations entre le gouvernement turc et le représentant que le peuple kurde s’est choisi. Pour que des négociations substantielles puissent commencer, Öcalan doit être libéré ! Demander la libération d’Öcalan n’est pas seulement une question de justice, c’est aussi œuvrer pour la paix et la démocratie en Turquie.

Le MRAP soutient la marche pour la libération d’Abdullah Ocalan organisée le 13 février à Paris (13H ; Place de la république – Châtelet)

Paris, le 12 février 2021