Gabon : non à la misère du peuple face à une dictature "amie de la France" !

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Le résultat contesté du décompte des voix lors des élections présidentielles du 27 août 2016 a donné une avance de 5594 voix à Ali Bongo sur son adversaire Jean Ping.

Dans la nuit du 22 au 23 août, des émeutes se sont déroulées à Libreville ; le parlement a été incendié. Les deux candidats revendiquent la victoire et une violente répression s’est abattue sur les manifestants qui contestent l’élection d’Ali Bongo, faisant de nombreux morts.
Le pays, aujourd’hui comme hier, souffre d’une corruption généralisée profitant à la fois au clan au pouvoir et à des multinationales notamment françaises.

Cette situation est en partie une des conséquences de la politique française qui depuis 50 ans soutient le régime Bongo. Le système de "Françafrique", avec la gestion de la monnaie, le Franc CFA par la banque de France, qui avait été dévalué de 50% sans que les pays concernés ne puissent s’y opposer, a généré une faillite des institutions (école, santé, police, armée...). Le Gabon est un des pays les plus riches d’Afrique grâce à ses ressources naturelles en particulier le pétrole dont l’exploitation est faite par Total (au deuxième trimestre 2016, le chiffre d’affaires de Total Gabon s’élevait à 174 millions d’euros soit 20 % de plus qu’au premier trimestre) mais les 2/3 de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.
Aujourd’hui, l’utilisation d’armes françaises contre les manifestants et la présence de nombreux Français dans la garde présidentielle d’Ali Bongo sont dénoncées par l’association Survie.

Le MRAP appelle à l’arrêt des violences et à la fin de l’ingérence française. Les peuples d’Afrique doivent pouvoir profiter des richesses de leurs pays et pouvoir déterminer librement et démocratiquement leur avenir.

Paris, le 5 septembre 2016