70 ans après la condamnation des époux Rosenberg, le combat pour la vérité continue

Il y a 70 ans, le 5 avril 1951, en plein maccarthysme, Julius et Ethel Rosenberg étaient déclarés « coupables de haute trahison » et condamnées à mort après une parodie de justice. Ils ont jusqu’au bout clamé leur innocence et refusé de céder au chantage « si vous vous avouez coupables, vous serez graciés. Si vous persistez à vous dire innocents, vous serez exécutés ». Communistes, pacifistes, juifs, les Rosenberg étaient des « coupables idéals ». A part les Rosenberg, jamais une Cour civile américaine n’a prononcé de peine de mort dans des affaires dites d’espionnage. Quant à l’inculpation de trahison, elle ne peut être invoquée que pour « services rendus à l’ennemi en temps de guerre »

Malgré une mobilisation internationale ils périrent sur la chaise électrique le 19 juin 1953.

C’est le MRAP qui a pris en France l’initiative de créer un comité de défense de Julius et Ethel Rosenberg auquel se sont joints des personnalités de renom tels Louis Aragon, Pierre Paraf, Hervé Bazin, Jean Eiffel, Picasso, Jean Paul Sarthe, Fernand Léger.

En septembre 1968, le MRAP publiait un dossier spécial où l’écrivain Jacques Madaule, membre du comité d’honneur écrivait « ils ne furent pas seulement les victimes d’une condamnation inique. Ils ne sont pas morts pour le crime qui leur a été injustement reproché, mais parce qu’ils n’ont pas voulu l’avouer. Ils sont morts pour la vérité ».

La campagne du MRAP continua après l’exécution, le comité de défense se transformant en Comité pour la réhabiltation des époux Rosenberg, Lors du premier Congrès mondial pour l’abolition de la peine de mort qui s’est tenu à Strasbourg en juin 2001, l’invité d’honneur du MRAP était Robert Meeropol, l’un des fils Rosenberg. A la question « pensez vous qu’ une nouvelle affaire Rosenberg est possible aujourd’hui », il répondait « oui, la preuve : Mumia Abu Jamal »

70 ans après, le combat pour la vérité sur l’exécution de Julius et Ethel Rosenberg se poursuit, comme celle pour la libération de Mumia.

Paris le 2 avril 2021